Les droits des travailleurs étrangers au Canada : 6 points clés à connaître

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Updated on
Oct 27, 2025
Last published on
Nov 14, 2025
Les droits des travailleurs étrangers au Canada : 6 points clés à connaître | Canada Talents - Blog

Commencer un nouvel emploi dans un pays inconnu peut sembler intimidant. En tant que travailleur étranger au Canada, vous découvrez de nouvelles cultures d'entreprise, de nouvelles lois sur l'emploi, et peut-être des barrières linguistiques, tout en cherchant à vous établir professionnellement. De nombreux immigrants qualifiés arrivent avec des diplômes impressionnants, mais ne savent pas toujours quels sont leurs droits légaux. Certains craignent que le fait de poser des questions ne compromette leur permis de travail, tandis que d'autres acceptent un traitement injuste parce qu'ils ne connaissent pas leurs droits.

La vérité, c'est que le Canada offre de solides protections à tous les travailleurs, y compris les travailleurs étrangers temporaires et les résidents permanents. Que vous soyez titulaire d'un permis de travail fermé, d'un permis de travail ouvert ou que vous veniez d'être admis, la loi est de votre côté.

1. Votre droit à des salaires et à des conditions de travail équitables

Commençons par la fondation : vous avez le droit d'être payé équitablement pour votre travail. Au Canada, chaque province et territoire fixe son propre salaire minimum, et votre employeur doit vous payer pour vos services. À partir de 2025, le salaire minimum au Canada varie d'environ 15$ à 17$ de l'heure, selon votre province ou territoire.

Une rémunération équitable va au-delà des taux horaires : vous avez droit à une rémunération pour toutes les heures travaillées, y compris les heures supplémentaires. De plus, les employeurs classent les travailleurs dans la catégorie des entrepreneurs indépendants pour éviter les avantages sociaux, mais si votre employeur contrôle quand, où et comment vous travaillez, vous êtes un employé jouissant de tous les droits, y compris droit de refuser d'effectuer un travail dangereux sans crainte de représailles.

2. Comprendre les permis de travail fermés et les permis de travail ouverts : ce qu'ils signifient pour vos droits

Le type de permis de travail que vous détenez a un impact significatif sur la flexibilité de votre emploi, mais cela ne change pas vos droits fondamentaux en matière de travail. Comprendre la différence entre ces permis est essentiel pour prendre des décisions de carrière éclairées.

Un permis de travail fermé (permis de travail spécifique à l'employeur) vous lie à un employeur, à un lieu et parfois à un poste spécifique. Cela signifie que vous ne pouvez pas changer d'employeur sans demander un nouveau permis de travail. Bien que cela puisse sembler limitatif, les titulaires d'un permis de travail fermé ont les mêmes droits en milieu de travail que tout autre travailleur au Canada. Votre employeur ne peut pas utiliser le statut de votre permis comme moyen de pression pour vous refuser des salaires équitables, des conditions de travail sûres ou d'autres protections légales.

Un permis de travail ouvert offre beaucoup plus de flexibilité. Il vous permet de travailler pour n'importe quel employeur au Canada (à quelques exceptions près, comme les entreprises proposant des divertissements pour adultes). Les permis de travail ouverts sont généralement disponibles pour les époux ou conjoints de fait de travailleurs qualifiés ou d'étudiants internationaux, les demandeurs de résidence permanente au Canada, les réfugiés et les participants à certains programmes d'immigration.

Si vous êtes titulaire d'un permis de travail fermé et que vous êtes victime de mauvais traitements, vous pourriez être admissible à demander un permis de travail ouvert en vertu des dispositions relatives aux travailleurs vulnérables. Cette option existe spécifiquement pour les travailleurs étrangers qui sont victimes ou risquent d'être victimes de maltraitance sur leur lieu de travail. Les critères incluent les situations dans lesquelles vous êtes victime de violence physique, sexuelle, psychologique ou financière de la part de votre employeur.

De nombreux travailleurs étrangers hésitent à quitter une situation de violence parce qu'ils craignent de perdre leur statut légal au Canada. Ce programme a été créé précisément pour vous protéger dans ce genre de situation. Contactez Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) pour expliquer votre situation et obtenir des conseils sur le rétablissement de votre statut.

3. Protection contre les abus et le harcèlement au travail

Chaque travailleur au Canada a droit à un milieu de travail exempt de harcèlement, de discrimination et d'abus. Le programme de prévention du harcèlement et de la violence au travail s'étend à tous les travailleurs étrangers, quel que soit leur statut d'immigration.

Le harcèlement au travail peut prendre de nombreuses formes: commentaires ou comportements importuns fondés sur votre race, votre origine nationale, votre religion, votre sexe ou tout autre motif protégé ; harcèlement sexuel, y compris les attouchements, commentaires ou demandes de faveurs sexuelles indésirables ; brimades et intimidations ; menaces liées à votre statut d'immigrant ; et abus psychologiques tels que l'isolement, la surveillance excessive ou l'humiliation délibérée.

Votre employeur ne peut pas menacer de vous dénoncer aux autorités de l'immigration afin de contrôler votre comportement ou de vous forcer à accepter des conditions injustes. Le fait de proférer de telles menaces est illégal et constitue un abus. De même, la rétention de votre passeport, de votre permis de travail ou d'autres documents importants constitue une forme de contrôle qui viole vos droits.

La Loi canadienne sur les droits de la personne interdit la discrimination fondée sur de nombreux motifs, notamment la race, l'origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, l'âge, le sexe, l'orientation sexuelle, l'identité ou l'expression de genre, l'état matrimonial, l'état familial, les caractéristiques génétiques, le handicap et la condamnation pour une infraction pour laquelle un pardon a été accordé ou un casier judiciaire suspendu.

Si vous êtes victime de discrimination ou de harcèlement, plusieurs options s'offrent à vous. Tout d'abord, si vous vous sentez en sécurité, expliquez clairement à la personne que son comportement n'est pas le bienvenu. Notez tout ce qui se passe : consignez les dates, les heures, ce qui a été dit ou fait, ainsi que les témoins. Signalez le comportement à votre superviseur, à votre responsable des droits de l'homme ou au service des ressources humaines. Si votre employeur ne prend pas les mesures appropriées, vous pouvez déposer une plainte auprès de la commission des droits de la personne de votre province ou de votre territoire, ou auprès de la Commission canadienne des droits de la personne si vous travaillez dans un secteur réglementé par le gouvernement fédéral.

De nombreux travailleurs étrangers craignent que le dépôt d'une plainte n'entraîne une perte d'emploi. Bien que cette crainte soit compréhensible, la loi canadienne interdit les représailles contre les travailleurs qui déposent des plaintes de bonne foi pour harcèlement ou discrimination. Si vous subissez des représailles, cela devient une violation supplémentaire que vous pouvez signaler.

4. Vos droits en cas de maladie, de blessure et de congé

La vie continue, même quand on travaille dans un nouveau pays. Il se peut que vous tombiez malade, que vous ayez un bébé ou que vous deviez prendre soin d'un membre de votre famille. Les normes d'emploi canadiennes vous assurent de pouvoir vous absenter du travail en cas de besoin sans perdre votre emploi.

Chaque province et territoire offre différents types de congés, bien que les détails varient selon le lieu. Les congés le plus courants comprennent le congé de maladie, le congé de maternité, le congé parental, le congé pour obligations familiales, le congé de deuil et le congé pour raisons médicales graves.

Vous ne pouvez pas être licencié pour avoir pris un congé protégé. Votre travail est légalement protégé pendant ces absences, et votre employeur doit vous autoriser à reprendre votre poste ou un équivalent lorsque vous serez prêt.

Si vous êtes victime d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle, vous êtes couvert par l'indemnisation des accidents du travail, quel que soit votre statut d'immigrant. L'indemnisation des accidents du travail fournit des avantages de remplacement du salaire, des traitements médicaux et des services de réadaptation et une indemnisation pour les blessures permanentes. Vous n'avez pas à prouver la faute de votre employeur. Si vous vous êtes blessé au cours de votre emploi, vous devriez être couvert.

Le dépôt d'une demande d'indemnisation des accidents du travail est simple. Signalez immédiatement la blessure à votre employeur, même si cela semble mineur. Consultez un médecin et informez le professionnel de la santé qu'il s'agit d'un accident du travail. Votre employeur doit vous fournir les formulaires de réclamation nécessaires et signaler la blessure à la commission des accidents du travail. Remplissez et soumettez votre formulaire de réclamation dès que possible.

Certains travailleurs craignent que le dépôt d'une réclamation ne mette en colère leur employeur ou n'entraîne un licenciement. Cependant, il est illégal pour les employeurs de pénaliser les travailleurs qui déposent des demandes légitimes d'indemnisation des accidents du travail. De plus, pendant que vous recevez des prestations d'indemnisation des accidents du travail, vous bénéficiez de la protection de votre emploi...votre employeur ne peut pas vous licencier tout simplement parce que vous êtes incapable de travailler en raison d'un accident du travail.

5. Quand les choses tournent mal : déposer des plaintes et demander justice

Malgré les protections légales, des violations se produisent. Connaissant comment déposer une plainte et qui contacter peut faire toute la différence entre résoudre un problème et subir des mauvais traitements continus.

Pour la plupart des violations des normes d'emploi, telles que les salaires impayés, les congédiements abusifs ou le refus d'un congé autorisé, contactez la direction des normes d'emploi de votre province ou territoire. Chaque province a son propre processus, mais en général, vous devrez déposer une plainte écrite détaillant la violation, fournissez les pièces justificatives (fiches de paie, contrat de travail, correspondance avec votre employeur) et soumettez-les dans les délais requis (souvent dans les six mois à deux ans suivant l'infraction).

Vous n'avez pas besoin d'un avocat pour déposer une plainte relative aux normes du travail, et le processus est conçu pour être accessible. De nombreux bureaux des normes d'emploi fournissent des formulaires de plainte dans plusieurs langues et proposent des services d'interprétation.

Pour toute question relative à la sécurité au travail, contactez l'agence de santé et de sécurité au travail de votre province ou territoire. Ces agences peuvent effectuer des inspections sur les lieux de travail et ordonner aux employeurs de corriger les situations dangereuses.

Si vous êtes victime de discrimination ou de harcèlement, déposez une plainte auprès de la commission des droits de la personne appropriée : la Commission canadienne des droits de la personne pour les lieux de travail sous réglementation fédérale, ou la commission des droits de la personne de votre province/territoire pour la plupart des autres lieux de travail.

Pour les questions spécifiquement liées aux travailleurs étrangers, y compris les abus commis par des employeurs ou des recruteurs, contactez le Programme des travailleurs étrangers temporaires de Service Canada au 1 800 367-5693. Vous pouvez signaler tout abus présumé par le biais de leur ligne téléphonique confidentielle. L'IRCC enquête également sur la non-conformité des employeurs.

De nombreux organismes d'aide à l'établissement à travers le Canada fournissent des services gratuits aux nouveaux arrivants, y compris de l'aide en matière d'emploi. Ils peuvent vous aider à comprendre vos droits, parcourez le processus de plainte et mettez-vous en contact avec une assistance juridique si nécessaire. Des organisations telles que Centre d'action pour les travailleurs (Ontario), Immigrant Services Society (Colombie-Britannique), et le Centre de santé des travailleurs de l'Alberta soutenir spécifiquement les travailleurs immigrés.

Si vous craignez des représailles pour avoir déposé une plainte, n'oubliez pas que les représailles sont illégales et peuvent entraîner des sanctions supplémentaires pour votre employeur. Documentez toutes les mesures de représailles et signalez-les à l'agence qui a traité votre plainte initiale.

6. Accès aux soins de santé et aux prestations sociales

Les travailleurs étrangers ont le droit d'accéder à des prestataires de soins. Si vous êtes titulaire d'un permis de travail valide au Canada, vous pouvez accéder à des soins de qualité par le biais des programmes provinciaux d'assurance maladie. Chaque province propose son propre plan, tel que L'OHIP en Ontario ou RAMQ au Québec—en vous assurant de recevoir les soins médicaux dont vous avez besoin pendant votre séjour.

À part ça, une personne peut prétendre à d'importantes prestations sociales en fonction de son type de permis de travail et de son statut de résidence. Des programmes tels que l'assurance-emploi (AE) fournit un soutien pendant les périodes de chômage, tandis que le Régime de pensions du Canada (RPC) aide à assurer votre avenir financier par le biais de cotisations d'épargne-retraite.

Passer à l'étape suivante

Bâtir une carrière fructueuse au Canada ne se limite pas à l'emploi ; il faut des conditions de travail qui permettent l'épanouissement professionnel et personnel. Vous avez apporté des compétences et une expérience précieuses à ce pays, et vous méritez un environnement qui reconnaît et respecte vos contributions. N'oubliez pas qu'en vous posant des questions sur vos droits, vous êtes informé, ce n'est pas difficile, et le fait de dénoncer un traitement injuste vous protège, ainsi que les futurs travailleurs, de l'exploitation.

Demander de l'aide en cas de besoin est une preuve de sagesse et non de faiblesse. Le Canada fournit des protections juridiques pour les droits des travailleurs et des ressources conçues pour vous aider à les comprendre et à les exercer. Vous avez déjà fait preuve d'un immense courage en construisant une nouvelle vie dans un nouveau pays... n'hésitez pas à faire preuve du même courage lorsque vous défendez un traitement équitable sur le lieu de travail. Votre parcours d'immigration a exigé de la force et de la détermination ; appliquez ces mêmes qualités pour vous assurer de travailler dans des conditions qui honorent votre dignité et votre contribution.

Bienvenue au Canada, où vos droits en tant que travailleur sont protégés par la loi et où des ressources existent pour vous aider à comprendre et à exercer ces droits. Et si vous ne savez pas comment commencer votre parcours ici, nous, chez Canada Talents, sommes là pour vous aider.

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